Sommet de Copenhague : Un fiasco mondial

Publié le par Jeunes Centristes 94

terre24La conférence sur le changement climatique s'est terminée samedi en produisant un texte aux ambitions très limitées. D'ici à janvier, les pays doivent afficher leurs objectifs, mais aucune contrainte ne pèsera sur eux, autant dire que le résultat est minable.

La conférence des Nations unies ne restera pas dans l'histoire comme le moment fort des discussions sur le changement climatique. C'est le symbole de l'impuissance des Etats à se fixer des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Après douze jours de pitreries  diplomatiques, deux journées inutiles de négociations avec 120 chefs d'Etat du monde entier, la conférence s'est achevée samedi par une lamentable pirouette. Incapable d'obtenir une adoption par consensus, le président a fini par proposer que la Conférence des parties « prenne note »de l'accord de Copenhague négocié par 28 chefs d'Etat vendredi dans la nuit. Deux pages de texte sans fierté et deux tableaux encore vides dans lesquels chacun des états devra au plus tard fin janvier d'afficher leurs ambitions.
« Ce n'est peut-être pas tout ce que nous espérions, mais cette décision est une étape essentielle »,a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a avoué honteux, que « le niveau d'ambition espéré n'avait pas été atteint », mais insistait sur le fait que pour une fois les pays développés ne sont pas les seuls à chiffrer leurs efforts.

Accord diplomatique vidé de sens qui ne permet pas réellement de réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Il y a deux ans à Bali, la conférence avait fixé une feuille de route pour prolonger le protocole de Kyoto et de donner une nouvelle vie à la convention des Nations unies, le seul accord ratifié par les Etats-Unis. Mais à l'époque, les grands émergents refusaient de chiffrer la moindre politique de transformation de leur utilisation de l'énergie et les fonds promis ne sont jamais arrivés pour aider les pays en développement à s'adapter à l'évolution du climat.

Problème, dès vendredi matin, le paragraphe prévoyant une contrainte légale a été supprimé. Et l'idée de comparabilité des efforts entre les pays développés n'a même jamais été sur la table. C'est le système anglo-saxon, qui affiche des ambitions qui seront par la suite passées en revue, qui a été adopté, sans aucune contrainte. Pourtant lee protocole de Kyoto prévoyait des sanctions pour ceux qui ne rempliraient pas leurs objectifs, nombre d'Etats comme le Canada et l'Australie n'ont pas fait leur travail. « Indiens et Chinois ont refusé toute référence à une baisse de 50 % des émissions de CO2, ce n'était pas négociable », déclare José Manuel Barroso, tandis que le chef e l'état français se félicitait de l'objectif de limiter le réchauffement à 2 ° C. Un chiffre déjà inscrit dans le texte du G8 de L'Aquila en juillet 2009.

« La convention de 1992 disait déjà qu'il faut éviter un réchauffement dangereux pour l'homme, ce que représente l'objectif de deux degrés »,ironisait tristement un délégué européen, rappelant que les climatologues ont donné juste 20 ans à la communauté internationale pour commencer à réduire le niveau mondial d'émissions.

E maintenant, les Occidentaux promettent de l'argent à court terme. les Etats n'en profiteront-ils pas pour rediriger vers le climat des aides déjà pour l'aide au développement ? Les Etats-Unis, qui avaient promis de remplir leur « juste part » dans le financement, n'apporteront que 3,5 milliards d'euros d'ici à 2012 alors qu'Européens et Japonais promettent respectivement 10 et 11 milliards.

La transformation de l'accord de Copenhague en traité international sera au coeur de la traditionnelle réunion intermédiaire de Bonn, siège de la convention climat avant la réunion de la prochaine conférence des parties à Mexico l'an prochain.

Publié dans Billet d'humeur

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J
<br /> De part les différents articles parus dans la presse politique,celui ci à le mérite d'être objectif et concis.<br /> Peut être que l'abscence de critiques doit nous faire susciter nos propres conclusions.<br /> <br /> <br />
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